Le monument aux morts d'Offenheim

monument aux morts offenheimÀ Offenheim, le projet d’un monument aux morts a pu être envisagé en janvier 1921, avec l’accord du maire Charles Schott. Le curé Paille commença par faire des quêtes à domicile ; les familles se montrèrent généreuses, surtout celles qui pleuraient un disparu. En mars 1923, le curé disposait de la somme rondelette de 12.665 francs de l’époque. Pour ce monument aux morts, le curé se décida pour une Pietà, c’est-à-dire une statue de la Vierge assise, avec le corps du Christ mort déposé sur ses genoux, image par excellence des mères qui avaient perdu un fils durant la guerre. La commande pour la statue et son socle fut passée en avril 1922. Le monument fut livré en août 1922 et coûta 4 600 francs ; il fut installé dans l’enceinte du cimetière devant le Mont des Oliviers. L’inauguration officielle eut lieu le dimanche 27 août 1922. Le curé Paille remercia tous les habitants et les donateurs qui avaient permis la réalisation de ce beau projet et confia le monument aux bons soins de la commune. Dans son allocution, le maire Charles Schott a rendu hommage aux huit victimes militaires du village, et notamment à Joseph Schmittbuhl, conseiller municipal et père de quatre enfants. Sur le socle du monument, une plaque en marbre noir portait, en français et en lettres dorées, les noms des victimes ainsi que la date et le lieu de leur décès. Mais, en 1941, cette plaque, gravée en français pour des soldats qui avaient pourtant porté l’uniforme allemand, ne plaisait pas aux nouvelles autorités du parti national-socialiste. Dans le cadre de la germanisation de l’Alsace et de la suppression de tout ce qui rappelait la France, la plaque a dû être enlevée. Elle fut remise en place après la Libération, avec une inscription simplifiée qui unit dans le souvenir les victimes des deux guerres mondiales. En 1956, le monument a été transféré sur la place de l’Église.

Le monument aux morts de Stutzheim

monument aux morts stutzheimAprès leur retour au village, les anciens combattants de la guerre 1914-1918 ont, tout simplement, repris leur vie de travail et leurs anciennes habitudes, sans pourtant oublier de rendre grâce pour avoir échappé au grand massacre. Parmi ces rescapés, on comptait les sept frères Jost, mobilisés durant ces années de guerre et revenus sains et saufs. En signe de gratitude, la famille Jost a fait don à l’église d’un grand crucifix qui fut suspendu sous l’arc du choeur. Cette croix existe toujours ; par mesure de sécurité, elle a été déplacée et accrochée sur le mur de la nef, côté droit. Le curé Paille avait, pour Stutzheim, le même projet que pour son annexe d’Offenheim. Il proposa au maire Arthur Quirin une statue de Jeanne d’Arc, celle qui a sauvé la France. Le maire ne donna aucune suite à cette demande. Dans sa séance du 7 janvier 1923, le conseil municipal de Stutzheim vota un crédit de 3 000 francs, à titre d’acompte pour un futur monument que la commune s’engageait à faire réaliser. Les conseillers décidèrent en outre d’organiser une collecte chez les habitants. En 1937, avec le soutien du maire Michel Muller et de son adjoint François Ulrich, un petit groupe de conseillers municipaux composé de Michel Wurm (père), Antoine Jost et Léon Seemann, tous anciens combattants de la Grande Guerre, décida de remettre la question à l’ordre du jour. On se souvint que, dès 1921, le curé Paille avait ramené de Lourdes une grande statue de la Vierge, financée par les anciens combattants du village. L’idée fit donc son chemin vers la construction, à côté de l’église, sur le terrain communal de l’ancien cimetière, d’une Grotte de Lourdes qui servirait à la fois de Monument aux morts et de lieu de prière pour implorer Notre-Dame, afin qu’elle protège le village et préserve le pays d’une nouvelle grande guerre comme celle de 1914-1918. Ceux qui savaient ce qui se préparait de l’autre côté du Rhin craignaient déjà le pire, et les événements allaient malheureusement leur donner raison. L’inauguration officielle, eut lieu le 8 décembre 1938. Sur le devant de la grotte était fixée une plaque commémorative avec les noms des victimes de la guerre 1914-1918. En 1941, sur ordre des autorités allemandes, la plaque fut démontée et poncée pour faire disparaître l’inscription française. Une nouvelle inscription allemande fut gravée dans la plaque avec un dessin de la croix de fer avec palme. Après le retour à la France, la plaque allemande fut enlevée à son tour. Une nouvelle plaque a été inaugurée le 11 novembre 1953 en présence du président Alphonse Pfister de Truchtersheim. Un repas fut offert aux personnalités au restaurant À la Gare, rue du Moulin, chez Charles Hartz.