Le nom d’Offenheim apparaît, sous sa forme actuelle, dès l’an 742 dans un acte de donation de terres en faveur de l’abbaye bénédictine de Wissembourg. Au vu de découvertes faites en Pays de Bade sur un site appelé au Moyen Age Monasterium Offoniswilarii, les historiens mettent le préfixe Offen en lien avec le nom d’un moine irlandais, appelé Offo. Ce religieux a fondé une abbaye près de Schuttern au temps du roi Dagobert. Vénéré dans divers lieux de la plaine du Rhin, son nom serait à l’origine des toponymes Offenburg, Offendorf, Offenbach, Offenheim près de Worms et Offenheim dans le Kochersberg.

Offenheim StArbogastDes traces d’un dispositif de défense restent visibles à Offenheim. Le clocher, construit en briques au XIIe siècle, était, de toute évidence, avec ses meurtrières, une tour de garde et de refuge en cas de péril ou d’invasion. Une carte géographique de 1760 montre que le village avait la forme d’un pentagone (figure régulière à cinq côtés), avec le clocher au centre et un calvaire à chaque extrémité en guise de protection. En outre, les actes notariés du XVIIIe siècle citent encore le Dorfgraben, fossé de défense entourant le village et comportant sans doute une levée de terre servant de rempart. Le mur extérieur d’une ancienne grange est encore munie de canonnières.

Le chœur et la nef de l’église datent de 1789 ; l’édifice abrite des autels de la fin du XVIIIe siècle et un tableau représentant saint Arbogast, l’un des premiers évêques de Strasbourg vers 550.

Sur le parvis de l’église se trouvent deux monuments : un calvaire élevé à la mémoire d’un habitant du village décédé accidentellement en 1795 et le Monument aux morts dédié aux victimes militaires des deux guerres mondiales. Dans le cimetière qui entoure l’église, une famille a fait placer vers 1855 un Mont des oliviers ; quatre statues en grès et grandeur nature évoquent un épisode de l’Evangile, le jeudi saint. Autour du Christ en prière dorment ses disciples Pierre, Jacques et Jean.

Non loin du lieu de culte, plusieurs grandes fermes des XVIIe et XVIIIe siècles se répartissent de façon harmonieuse; elles sont le reflet d’une période de paix et de prospérité économique.

Aujourd’hui, l’agriculture est plus particulièrement orientée vers la production de maïs, de tabac, de houblon et de betteraves à sucre. L’élevage a totalement disparu ; dans les années 1960-80, de nombreux producteurs de lait venaient encore, deux fois par jour, apporter leur production à la centrale de collecte, le Melich-Hiesel, lieu de rencontre et de discussion. Ce bâtiment, qui existe encore, avait abrité, jusqu’en 1956, les transformateurs électriques qui alimentaient la ligne du tramway Strasbourg-Truchtersheim.